Face à la pénurie d’enseignant·es et à la crise du recrutement dans les 1er et 2nd degré (voir les résultats aux concours plus qu’inquiétants) le ministère est contraint d’envisager un recrutement massif d’enseignant·es contractuel·les pour tenter d’assurer une rentrée la moins catastrophique possible.
Pour ce faire il prévoit « d’améliorer » les conditions d’exercice des collègues précaires. Mais finalement les annonces, notamment pour notre académie de Toulouse sont bien loin du compte avec l’annonce d’un « nouveau protocole » pour la rentrée de septembre prochain :
Sur les salaires : une petite avancée avec la suppression de la grille de niveau 2 (indice 321) pour faire démarrer l’ensemble les collègues qui signeront un CDD à la rentrée (ou pour celles et ceux en CDI provenant d’une autre académie) à l’indice 388 (ancienne grille 1). Par contre aucun changement pour celles et ceux déjà en CDI dans notre académie.
Cette « revalorisation est plus qu’insuffisante, maintenant la plupart des contractuel·les dans une situation financière fragile et ne concernant pas l’ensemble des collègues !
« Sur-rémunération » possible : face au déficit d’enseignant·es qui touche davantage certaines disciplines, ce protocole rend possible, sans le systématiser, le versement d’un salaire plus élevé dans certaines disciplines.
Ainsi pour les collègues intervenant en Lycées professionnels, les profs de l’enseignement général sont exclu·es de cette possibilité : seul·es sont concerné·es les champs professionnels.
Pour les lycées Technologiques : idem ! Seul·es les enseignements technologiques sont concerné·es par cette (éventuelle) « sur-rémunération ». (Le même principe est posé pour les collègues de technologique en Collège).
Enfin pour rendre plus « attractifs » des postes éloignés de la métropole toulousaine, la dimension géographique pourra également être prise en compte.
Ces dispositions salariales, si elles sont une (petite) avancée, n’en demeurent pas moins largement insuffisantes et pourvoyeuses d’inégalités:
- Grille salariale en deçà du niveau de responsabilités et indigne des fonctions d’un·e enseignant·e
- Aucune précision quant au niveau de cette « sur-rémunération » ni garantie de sa prise en compte
- Tri entre les collègues qui la méritent et les autres qui resteraient au niveau plancher.
C’est donc en réalité une aggravation des inégalités de traitement entre les collègues dans une logique ultra libérale et inacceptable de mise en concurrence des personnels.
Durée des contrats : jusqu’à présent les contrats jusqu’au 31 août n’étaient possibles que pour les recrutements avant le 1er octobre de l’année, et sur des postes vacants.
Ces contrats jusqu’au 31 août seront maintenant possibles avec des recrutements entre le 01/09 et le 31/12.
Mais cela ne concerne QUE les supports vacants. : celles et ceux qui assureront même sur l’année complète mais sur avec une succession de contrats renouvelés, verront leur contrat prendre fin avant l’été.
Pour la CGT Educ’action on est très loin du compte. En juillet dernier, en fin d’année on pouvait constater :
- Des collègues qui ne sont toujours pas payés et qui, début juillet n’ont reçu qu’un acompte pour des contrats prenant fin le 7 juillet.
- Des attestations pour le Pôle emploi non remises dans les temps entrainant un retard dans le versement des allocations auxquelles ils·elles peuvent prétendre.
- Un niveau de rémunération largement insuffisant.
- Un recours encore trop important aux contrats répétés et successifs et n’intégrant pas les congés d’été.
La CGT Éduc’action continue de revendiquer à travail égal, salaire égal.
À défaut, elle revendique
- des grilles d’avancement transparentes communes aux CDD et CDI ;
- un rythme d’avancement automatique accéléré dès le début de carrière et déconnecté de l’évaluation ;
- la prise en compte de toutes les anciennetés, y compris hors Éducation nationale lors du reclassement dans la nouvelle grille ;
- un salaire plein dès le 1er mois et une prime de précarité de 10%.
Pour un véritable plan de titularisation
Le nombre de non-titulaires dans l’Éducation nationale ne cesse d’augmenter.
La CGT Éduc’action revendique :
- la titularisation de toutes et tous, sans condition de concours, ni de nationalité, l’arrêt du recours aux personnels précaires dans le privé comme dans le public ;
- dans l’immédiat, la garantie de réemploi des non-titulaires.
- la création des postes nécessaires pour assurer nos missions et pallier les manques d’effectifs
- le renforcement des droits sociaux des non-titulaires et la reconnaissance de leurs qualifications.
La CGT Educ’action 31 organisera à l’automne une journée de formation (et d’information) sur la question des non titulaires enseignants.