Depuis sa nomination, les remplacements sont le cheval de bataille affiché de Gabriel Attal, qui évite soigneusement de s’atteler au nœud du problème : les effectifs insuffisants d’enseignants et le manque d’attractivité des métiers de l’éducation. La CGT Educ’action alerte depuis de nombreuses années sur les sous-effectifs qui font perdre de nombreuses heures enseignement aux élèves. Ce même ministre qui promettait un enseignant devant chaque élève doit revoir sa copie à l’épreuve des faits : manque d’enseignant·es dans de nombreuses disciplines, difficultés à recruter des enseignant·es, AESH en nombre insuffisant, personnel administratif en sous-effectif…
La seule solution apportée par le ministère pour créer un choc d’attractivité et augmenter les salaires chez les enseignant·es : le pacte ! Une logique qui veut que les enseignant·es cumulent les missions dont des remplacements au pied levé alors que le temps de travail moyen s’établit à 43h par semaine selon les chiffres du ministère de l’Education Nationale. Mais apparemment ce n’est toujours pas assez.
Alors que nous sommes déjà débordé·es de missions, le ministère, par la voix des Rectorats et des chef·fes d’établissements, cherche à établir à marche forcée des formations en dehors des heures d’enseignement, avec la volonté d’imposer en ce premier trimestre 30% des formations hors temps scolaire, 50% au 1er janvier 2024, pour parvenir à 100% à partir de l’année scolaire 2024. Cependant, vu la faible propension des collègues à solliciter des remplacements de courte durée, certain·es chef·fes d’établissements anticipent les textes légaux et demandent aux enseignant·es qui sollicitent une formation continue soient remplacé·es en interne ou qu’ils et elles rattrapent leurs heures, ou encore que les formations se fassent le soir ou le mercredi ! C’est à la hiérarchie de chercher les remplacements, jamais aux collègues.
Pour la CGT Educ’Action, ce n’est plus ni moins qu’une augmentation du temps de travail déguisée et sans rémunération supplémentaire. La formation continue est un droit, pas un travail supplémentaire !
Dans certains établissements, les chef·fes commencent à faire du zèle sur les absences et tentent de nier les droits des personnels aux heures mensuelles d’information syndicale sous prétexte d’injonctions ministérielles. S’informer est un droit, faisons-le respecter !
Nous rappelons à ce titre que les formations syndicales sont des absences de droit et que les enseignants n’ont pas à se justifier ni à rattraper leurs heures de cours lors ces journées. Tous les personnels ont le droit à 12 jours de formation syndicale par an.
Si la formation continue est désormais trop dépendante des moyens de remplacement, alors même que nous faisons partie des agents qui profitent le moins de cette formation (moins de 2 jours par an) nous exigeons des recrutements massifs pour qu’elle puisse être assurée. Cela doit permettre d’atteindre 10% du temps travaillé et donc de respecter pour toutes et tous (titulaires ou non) le droit à la formation, unique- ment sur le temps de service, comme l’ensemble des travailleurs et travailleuses.